Pour la deuxième randonnée de la semaine, j’ai reçu l’équipe de Motomax Metz.

Les motos

Arrivée en force avec 11 motos.
Principalement des T7 standard ou World Raid mais pas que puisqu’il y avait aussi trois Aprilia Touareg et une Moto Guzzi V85 TT.
Les motos sont toutes rutilantes et leur pilotes impatients de pouvoir enfin profiter des deux déserts (Monegros et Bardenas) qui sont prévus au programme de leur rando.
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils auront bien mérité leur rando puisqu’ils ont quand même fait 14 heures de route pour arriver sur place !
Je ne vous cache pas qu’après les péripéties de la rando que je venais à peine de terminer avec 3AS Racing, j’aspirais à une rando tranquille !
Mais ça…..
Nous avons fait deux groupes : un free et un guidé.
Le groupe free, composé des pilotes les plus aguerris, part devant.
Je les suis avec mon groupe guidé.
Il fait toujours aussi beau, les conditions sont toujours idéales, je me dis que c’est de bon augure…
Nous aurons au moins passé deux bonne heures sans que rien ne se passe jusqu’à ce que Geoffrey se retrouve avec le pneu arrière de la T7 à plat !
Après les 6 crevaisons des jours précédents, plus rien ne m’étonne.
La seule différence est que cette fois c’est sur l’arrière.
Une petite demi-heure plus tard le problème est réglé et nous repartons rejoindre le groupe free au resto.
Après un bon repas nous repartons en direction de Tauste pour notre étape du soir.
Les groupes se séparent à nouveau et quelques kilomètres plus loin ben devine quoi ?
Oui oui à nouveau une crevaison !
Là je commence à être super chaud et terriblement efficace ! Je suis de plus en plus rapide pour régler le problème et repartir.
En dehors de ces deux crevaisons, rien à déclarer. A part peut-être que pour terminer la journée avec panache, Geoffrey nous a fait une petite sortie de piste qui heureusement n’aura pas de conséquence physique pour lui.
Sa T7 en gardera quand même quelques traces.
La journée a visiblement plu au groupe, ils sont tous ravis et impatients de repartir.
Après une bonne nuit de repos c’est toujours avec des conditions idéales que nous repartons.
Les paysages sont à couper le souffle du côté des Bardenas blanco et negro et nous en prenons plein les yeux.
Nous nous retrouvons tous au restaurant pour le déjeuner. Et aussi incroyable que cela puisse paraitre, la matinée s’est déroulée sans le moindre problème, ni crevaison.
Bon nous allons vite nous rattraper, car à la première pause de l’après-midi, au moment où nous nous sommes rejoints, nous nous apercevons que Gaëtan est à plat !
Je sors pour la neuvième fois de la semaine mes outils ainsi que mes démonte-pneus et au boulot !
C’est tellement fréquent depuis quelques jours que c’est pour moi devenu la norme.
30 minutes plus tard, les deux groupes repartent.
Quelques kilomètres plus loin les motos du groupe free sont toutes à l’arrêt.
Martial, au guidon de sa T7, vient d’en prendre une belle !
Il est arrivé dans une méchante ornière, la version maxi, en Y, imparable pour finir au tas.
Il est un peu sonné et désorienté, mais il est debout et ne se plaint pas de douleur particulière.
Je prends les précautions d’usage, le fais asseoir et fais un petit bilan pour m’assurer qu’il va bien.
Pendant que je m’occupe de Martial, l’équipe de Motomax Metz s’occupe de la T7 qui est visiblement moins prompte à se remettre en route que ne l’est son pilote…
Nous avons tout essayé, mais rien n’y fait, la T7 refuse de démarrer.
Une bonne heure plus tard il nous faut rendre les armes.
Décision est prise de tracter la T7 jusqu’à la route la plus proche, à 5 ou 6 kilomètres de là.
Tom, le plus expérimenté du groupe, a pris le guidon de la T7 et je l’ai tracté.
La piste est par moment compliquée mais Tom gère comme un pro et nous finissons par arriver sur la route.
Pendant ce temps Max et Christophe sont partis à Tardienta pour récupérer le camion d’assistance.
Je reste sur place avec Martial pendant que le reste du groupe rentre par la route à l’hôtel.
Le temps de profiter d’un magnifique coucher de soleil, Max et Christophe sont déjà là avec le camion. Nous chargeons la T7 et rentrons nous aussi à l’hôtel.
Le lendemain, Martial nous suivra par la route avec le camion.
Nous partons pour notre dernier jour de rando et je croise vraiment les doigts pour que rien n’arrive aujourd’hui.
Bon je n’ai pas dû les croiser comme il faut, car Max, en ayant par réflexe tendu la jambe pour rattraper sa moto (dont l’avant avait décidé de n’en faire qu’à sa tète) a violemment heurté le sol avec son pied.
Le pied n’a rien, par contre le genou, lui, a fait fusible !
Nous sommes à quelques kilomètres d’un village et tant que c’est chaud Max s’y rendra à moto.
Une fois au village petit coup de téléphone à Martial et 5 minutes plus tard le camion d’assistance est sur place.
Nous chargeons Max et sa moto dans le camion. La rando s’arrêtera là pour lui.
Avec ce nouvel imprévu nous décidons d’un nouveau plan de bataille.
Nous allons zapper le resto de midi et rentrer directement à Tardienta.
Nous mangerons à l’espagnole un peu plus tard dans l’après-midi.
Le choix était le bon car pour terminer en beauté, à peine 30 km de piste plus tard le pneu avant de ma V-Strom est à plat !
J’ai donc eu le privilège de gérer la dixième crevaison de la semaine !
A 16 heures les deux groupes sont sur place, ce qui marque la fin de cette randonnée des deux déserts.
Tous les participants sont ravis de leur expérience et ne regrettent visiblement pas les 14 heures de route qu’il va leur falloir parcourir pour retrouver leurs foyers.
Pour ma part, cela marque la fin de 6 jours de rando ponctués de trois blessés, dix crevaisons et deux moto HS !
Pendant cette semaine j’ai eu une petite pensée pour ceux qui s’imaginent que le métier de guide de rando consiste juste à se promener avec ses clients.
C’est dans ces conditions que mes années comme Pompier de Paris ou du Tarn, mes11 ans d’expérience comme guide, et mes nombreuses années de mécanique moto, me permettent de trouver des solutions pour que le groupe puisse repartir et terminer sa rando quoi qu’il arrive.